Exploitation A Gogo: ALL THE COLORS OF DARK

Réalisation: Sergio Martino
Pays d'origine: Italie
Année: 1972

- Résumé:
Jane vit à Londres et on peut dire qu'elle n'a pas eu beaucoup de chance dans la vie. Ses parents se sont fait assassinés quand elle avait 5 ans, et plus récemment elle vient de perdre son bébé dans un accident de voiture. Elle est depuis, constamment hantée par ces mauvais souvenirs et a des hallucinations à propos d'un gars aux yeux bleus qui veut la tuer au couteau. Sa sœur Barbara, qui travail pour un psychiatre, lui conseil d'aller le voir pour tenter une psychanalyse. Son compagnon Richard, un vendeur pharmaceutique, pense que c'est inutile et lui propose plutôt de prendre des vitamines. Jane tente les 2, mais rien n'y fait, elle continue de se sentir poursuivi par ce meurtrier aux yeux bleus. Un jour qu'elle tentait justement de lui échapper, elle tombe nez à nez avec sa voisine Mary, une femme mystérieuse et discrète qui vient juste d'emménager. Cette dernière lui explique qu'elle aussi avait des problèmes, qu'elle à réussi à maitriser grâce à l'occulte, et elle lui propose dans la foulée de participer à une messe noire. Jane est sceptique mais accepte finalement, prête à tout pour se débarrasser de son traumatisme. Non seulement la messe noire ne la libérera pas de son mal et au contraire l'amplifiera, mais en plus elle se retrouvera prise au piège de cette secte qui semble avoir une influence insoupçonnée sur son entourage.

- Commentaires personnels:
Je m'y connais très peu en Giallo, car c'est un univers tellement particulier que j'ai toujours voulu attendre le bon moment pour me plonger dedans. "All the colors of dark" est donc un des premiers que je vois et je ne suis pas déçu. Déjà y a du style, normal me direz vous ce sont tout de même des Italiens. Ensuite je trouve que le rythme est trés bien géré. En effet, contrairement aux films d'exploitations bâclés, ici on ne s'enmerde pas. Quand les scènes sont longues, c'est toujours dans un contexte de suspense et c'est super efficace. Concernant les effets spéciaux, il y a un vrais travail de recherche sur l'image, qui donne l'impression d'assister à du psychédélisme visuel et qui génère vraiment des ambiances trés particulières.

La bande son la aussi est recherchée et colle parfaitement à l'image. La chanson "Sabba" notamment de Bruno Nicolai, est absolument superbe et permet la réalisation d'une des plus belle scène de messe noire que j'ai pu voir dans un film. Avec cette musique qui démarre et le son qui se coupe, on a vraiment l'impression qu'on passe dans un autre univers. En enfin, le casting est sans fautes. Edwige Fenech, LE sex symbole Italien, apparait sur presque toutes les scènes de ce film sans qu'on s'en lasse, Marina Malfatti est parfaite en sorcière des temps moderne et même les hommes sont classieux et agréable à regarder. J'ai également apprécié de voir une vraie histoire et une vraie fin, ca nous change de ces films occultes, qui profitent de ce contexte mystérieux pour ne pas donner de vraies conclusions à l'histoire.

- Just for fun:
On ne peut s'empecher de faire le parallele entre "All Colors of Dark" et "Rosemary's Baby". En effet Jane tout comme Rosemary, est confrontée à la sorcellerie dans sa vie de tous les jours et vire à la parano, ne sachant plus à qui elle peut faire confiance ou pas. Si on ajoute à ça la similitude de l'immeuble rouge brique/intérieur blanc, la voisine sorcière et la bande son (voir plus bas), ca fait quand même pas mal de points commun. Bon cela dit ne vous méprenez pas, "All Colors of Dark" n'a rien d'une sous copie, mais ressemblerai plutôt à un bon remake à l'Italienne.

- LA phrase du film:
Jane discute avec sa voisine de ses angoisses:
- "J'ai si peur, quelqu'un d'étrange me suis partout ou je vais."
- "Moi j'ai plutôt peur du jour ou plus aucun homme ne me suivra !"
- "Mais je ne vous ai jamais dit qu'il s'agissait d'un homme".
- "Jane, les hommes étranges suivent les femmes depuis la nuit des temps..."

- Lieu de tournage:
L'appartement de Jane se trouve dans le quartier de Kenilworth Court à Londres.

On aperçoit également dans le film la station de metro de Holland Park.

Enfin l'endroit ou sont filmés les messes noires: Wykehurst Place, un manoir qui se trouve à Bolney dans le Sussex. J'ai bien luté mais j'ai fini par le trouver ce maudit chateau ! Il a également été utilisé dans les films "Oh! What a Lovely War" (1969), "Demons of the Mind" (1972), "The Legend Of Hell House" (1973), "The Black Windmill (1974 de Don Siegel avec Michael Caine), "The Eagle Has Landed" (1976 egalement avec avec Michael Caine) et "Holocaust 2000" (1977). Et apparait aussi sur la couv de l'album "The Blue Meaning" des anglais "Toyah", ainsi que dans les clips "My Name Is Norman Bates" de Landscape (un groupe de synthpop 80's Anglais) et "juliet" de Robin Gibbs (un membre des Bee Gees).

- Quelques mots sur le casting:
- On s'attardera uniquement sur Edwige Fenech, qui joue Jane, car les autres acteurs ont uniquement tournés dans le réseau italien, auquel je ne connais absolument rien... Donc Edwige est née en Algérie (à l'époque, encore Française), d'un père Maltais et d'une mère Italienne. A l'adolescence elle participe à des concours de beautés et devient ainsi "Miss Mannequin de la Cote d'Azur" alors qu'elle n'a que 16 ans. Beaucoup de sites parlent d'un titre de Miss France, mais je n'ai rien trouvé de concrets la dessus. Elle entame alors une carrière de photo model et pose pour divers magazines. A la fin des années 60, elle se dirige vers le cinéma, en tournant pour des Giallos, puis dérivera ensuite pour jouer dans des comédies érotiques à la fin des 70's. Pendant les 80's, elle anime un talk show Italiens et continue de jouer dans des téléfilms. Dans les années 90 elle se marrie avec Luca Cordero di Montezemolo, ancien président de ferrari, ex-organisateur de la coupe du monde en Italie et futur président du groupe FIAT. Mis a part une apparition dans le film "Hostel: Part II", co-produit par Quentin Tarantino, elle joue aujourd'hui uniquement pour des téléfilms Italien.

- La bande son:
Comme dit plus haut, la bande son est vraiment trés bonne. Assez variée, elle nous transporte entre morceaux pop orchestrés, ambiances occultes et titres cheasy sauce spaghetti. On notera également la touch orientale avec cette tentative d'imitation de sitar (avec une guitare désacordée) et également un morceau avec du chant "la la la" qui rapel la aussi fortement le thème de "Rosemary's Baby". Enfin le disque se finit avec un super morceau dans le style du "Giardino Delle Delizie" de Morricone, ou je serai même tenté de dire que l'éleve a dépassé le maitre sur ce coup. Si tout ca vous parle, je ne peux que vous conseiller de commander la réedition qu'a sortie le label Finders Keepers, qui contient des titres inédits, un poster et des notes sur le film.